Madagascar : Nouvelles de l'école d'Ambodirafia
Par Anne Oberlé le lundi 2 mai 2005, 00:00 - Madagascar - L'école d'Ambodirafia - Lien permanent
Nous venons de recevoir un courrier de Didier Buthman, responsable de l’école et du dispensaire d’Ambodirafia. Les nouvelles dont il nous fait part sont réjouissantes et nous nous empressons de les publier ici.
Depuis le mois de février, deux événements sont venus modifier la vie des écoliers. La réouverture, d’abord, de la bibliothèque. A la demande de Didier, SOS Enfants a fait parvenir un envoi de livres. Didier nous raconte : Je n’ai eu qu’à remplir les étagères après avoir chassé les araignées. Des petits bancs et des tables basses remplies de livres pour enfants et sur les étagères plus hautes les livres sans images. La bibliothèque a été prise d’assaut !
La fréquentation de la salle de lecture est très assidue et les enfants réclament déjà de nouveaux livres. Leur soif de découvrir et d’apprendre est si grande que nous étudions actuellement la meilleure façon de les aider à l’assouvir. L’envoi de livres à partir de la France n’étant pas obligatoirement la meilleure solution, nous envisageons l’achat sur place d’ouvrages plus adaptés à leurs besoins afin de soutenir, en même temps, l’économie locale.
Mais l’élément marquant de cet hiver aura certainement été l’inauguration d’une cantine au profit des élèves… ou plutôt le service quotidien à tous les enfants d’une bouillie chaude et sucrée de bananes vertes, de manioc, de riz ou de pâtes selon le marché.
Les effets bénéfiques de ce repas ne se sont pas faits attendre : les instituteurs notent avec joie la disparition des malaises quotidiens enregistrés jusqu’alors, de la fatigue présentée par les enfants et des baisses de tonus régulières au fil de la journée.
Le matin, chaque enfant apporte dans son cartable une assiette, une cuillère et deux morceaux de bois. Pendant que les enfants travaillent, Chris, la cuisinière, prépare le repas dans deux grosses marmites installées dans un local improvisé en cuisine. Vers 9 heures, les écoliers quittent leur classe pour venir se restaurer dans la cour de l’école. Ce repas, bien que frugal, leur offre une coupure dans une journée continue très longue, surtout lorsque le ventre reste vide jusqu’au soir. La contribution des familles à ce repas réside dans la fourniture du bois pour la cuisson.
Didier avait à cœur de mettre en place cette cantine. Il se félicite de pouvoir offrir aux 160 enfants de l’école ce complément nutritionnel : On travaille mieux lorsque le ventre ne crie pas famine !. Il ne désespère pas de pouvoir ajouter dans les assiettes, de temps à autre, un petit morceau de poisson et de construire une vraie cuisine et une cantine aux normes anticycloniques.
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