SOS Enfants, l'ancien blog

Après enquête approfondie, la raison de cette migration est la même pour tous ces enfants. Ils sont envoyés par leurs parents pour rechercher des vivres et préfèrent se rendre à Goma : l’accès au marché y est plus facile et ils y trouvent beaucoup plus de nourriture à ramasser qu’à Gisenyi. A noter que, en effet, le marché principal de Gisenyi est clôturé et gardé à présent par les « local defense ». Il est donc moins facile d’y accéder.

Nous avons signalé ce fait aux autorités et sommes en train d’étudier avec elles comment y remédier au plus vite car la plupart de ces enfants sont des enfants en âge scolaire.

Enfants réinsérés

Durant les neuf premiers mois de l’année, 40 enfants ont pu être réunifiés en famille, tirant ainsi un trait que nous espérons définitif sur leur vie de galère dans la rue. Après la traditionnelle et symbolique cérémonie au cours de laquelle ils brûlent leurs vêtements d’enfants des rues pour signifier qu’ils n’y retourneront pas, nous les avons accompagnés chez leurs parents.

Rappelons que, lors de sa réunification, l’enfant arrive avec le matériel d’accompagnement que donne le Point d’Ecoute pour soulager la famille, à savoir couvertures, vêtements et ustensiles domestiques.

Résultats scolaires

Bien qu’il soit un peu moins bon que l’an dernier, le score obtenu par les enfants nous satisfait. En effet, 78% des 210 enfants des rues et ex-enfants des rues scolarisés par nos soins seraient admis en classe supérieure. A noter que ces résultats ne sont que prévisionnels, les bulletins définitifs avec les scores individuels seront remis aux enfants à la fin de l’année scolaire.

Formation professionnelle

Aux jeunes qui ont dépassé l’âge scolaire et à ceux qui sont dans l’incapacité de reprendre ou de poursuivre leurs études, nous proposons d'entamer une formation professionnelle.

Il faut rappeler que le Point d’Ecoute n’a pas d’ateliers de formation. C’est pourquoi, après que les jeunes aient choisi la formation qu’ils souhaitent suivre, le Point d’Ecoute signe une convention avec des ateliers privés. Ces derniers assurent aux jeunes une formation dont nous nous engageons à supporter les frais. En juillet, dix jeunes ont démarré une formation professionnelle, répartis dans trois ateliers différents : six d’entre eux suivent une formation en soudure, deux sont en formation d’électricien et deux autres sont apprentis dans un atelier de réparation de vélos.

Rassemblements hebdomadaires

D’une manière générale, les enfants des rues sont fidèles à ces rendez-vous du mardi. Rappelons que le rassemblement des enfants de la rue est l’une des stratégies de choix que nous utilisons avec deux objectifs principaux :

• faire parler les enfants pour connaître leurs problèmes et les raisons qui les ont poussés à quitter leur famille,
• entretenir un dialogue pour les amener à contribuer à la recherche d’une solution à leurs problèmes.

Notons également que, lors des rassemblements, des savons sont distribués aux enfants de la rue qui se rendent alors au lac Kivu pour la lessive et autres activités d’hygiène.

Appui aux familles des enfants réunifiés

Dans le cadre du Renforcement des Capacités des parents pour faciliter et pérenniser l’intégration des enfants de la rue, 34 micro-projets présentés par les parents des anciens de la rue ont été appuyés depuis le mois de juillet.

Ces familles ont bénéficié d’un crédit rotatif pour la mise en place de leur projet. Il s’agit de prêts sans intérêts, ils doivent être remboursés peu à peu pour permettre à d’autres parents d’enfants de la rue d’en bénéficier à leur tour.

Note : Tous les parents bénéficiaires avaient suivi auparavant une série de formations portant sur :

• l’élaboration d’un micro-projet générateur de revenus (petit commerce, élevage, culture…),
• le rôle et la gestion des coopératives et associations dans le développement du milieu rural,
• la gestion des crédits et l’importance de l’épargne.

Le Point d’Ecoute suit de près les activités économiques des parents ayant bénéficié d’un crédit. Le système se révèle profitable car, au niveau de la prise en charge des enfants réunifiés, certaines dépenses auparavant supportées par le Point d’Ecoute peuvent être assumée actuellement par les parents bénéficiaires. C’est donc une forme de soutien que nous souhaitons développer au maximum et dont nous vous reparlons.

Aloys KABERUKA
Coordonateur du Point d'Ecoute
Gisenyi, novembre 2007