Enfants des rues de Kinshasa : petit bilan de l’année 2015

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Des enfants des rues du Centre d'Accueil Ndako Ya Biso à Kinshasa Voilà la nouvelle année déjà bien entamée, quand vous repenserez aux cadeaux reçus pour Noël et Nouvel An, ayez une petite pensée pour vos amis, les enfants de la rue de Kinshasa !

Les enfants qui vivent au Centre on fêté Noël et Nouvel An eux aussi. Ils ont revêtu ces jours-là les habits neufs que nous avons pu leur donner grâce à vos cadeaux et vos dons pour ces fêtes de fin d’année.

Comme déjà à plusieurs reprises, nous avons lancé l’opération pas d’enfant dans la rue pour le 25 décembre » en demandant aux familles de la paroisse si elles pouvaient accueillir un enfant pour la journée de Noël. Une trentaine de familles ont accepté de recevoir un enfant. Mais nous avons auparavant dû rassurer les enfants qui craignaient de partir dans ces familles : « ils vont nous injurier et nous battre comme nos propres familles ».
Mais à leur retour, les enfants étaient très heureux, ils racontaient leur journée en s’exprimant joyeusement. La plupart sont revenus avec un petit souvenir : un nouveau vêtement, une boisson sucrée ou un gâteau dans leur poche, un peu d’argent… Mais le plus important pour eux a été la considération dont ils ont bénéficié : « J’étais comme un enfant de la famille ». « J’ai compris qu’une famille cela peut être bien ».

Dans cette ville de plus de dix millions d’habitants, on estime le nombre d’enfants de la rue à près de 25.000. Avec notre équipe d’une trentaine d’éducateurs, nous les retrouvons sur les marchés, nous les écoutons, nous les accueillons dans nos deux centres pour garçons et filles.
Ecoute d'un enfant des rues par une animatrice du Centre Ndako Ya Biso à Kinshasa Nous cherchons à construire avec eux un climat de confiance afin qu’ils puissent nous partager leurs souffrances et l’histoire de leur famille. Alors, nous partons à la recherche de leur famille.
Parfois, au départ, l’enfant a peur et nous donne une fausse adresse. L’éducateur marche toute la journée sans rien trouver, il faut alors reprendre la discussion avec l’enfant, lui expliquer que nous ne voulons pas le ramener de force mais chercher ensemble une solution.
Nous finissons par trouver la famille et nous cherchons à comprendre l’histoire. L’enfant est-il parti de lui-même ? Pourquoi ? Est-ce parce qu’il n’y avait rien à manger à la maison ?
L’enfant a-t-il été chassé, considéré comme un sorcier qui est à la source des problèmes de la famille : un décès, une maladie, une absence d’emploi… ?

Comment réconcilier l’enfant et sa famille ? Montrer à chacun combien l’autre est important pour lui, voir comment les aider à retrouver une autonomie familiale, redonner une espérance tant à la famille qu’à l’enfant.
C’est ainsi que nous pouvons ramener l’enfant à la maison, l’inscrire dans une école ou le placer dans un centre de formation professionnelle, offrir un microcrédit à la maman pour commencer ou relancer un petit commerce, donner une garantie locative à la famille pour qu’elle puisse trouver un logement plus décent.
Réunification familiale d'un enfant des rues par le Centre Ndako Ya Biso à Kinshasa
Cette année, jusqu’au 30 novembre, ce sont 225 enfants que nous avons pu réunifier dans leur famille, 148 garçons et 77 filles, de 5 à 16 ans, avec un taux de rechute d’à peine 11%.

Nous prenons en charge la scolarité ou la formation professionnelle des enfants réunifiés pendant 3 ans. Nous comptons 198 garçons et 138 filles réunifiés à l’école primaire, 85 garçons et 39 filles à l’école secondaire. 51 garçons et 50 filles sont en formation professionnelle.

246 microcrédits de 40 à 100 $ ont été octroyés à 174 mamans différentes, pour relancer et développer leur petit commerce et pouvoir ainsi prendre en charge leur famille. Le taux de remboursement des crédits a été de 74%. Le crédit accordé est renouvelé sans formalités pour celles qui ont bien remboursé leur prêt. Enfin, ce sont 30 garanties locatives qui ont été octroyées à des familles pour leur permettre de trouver un meilleur logement.

Tout cela sans oublier que ce sont chaque jour une cinquantaine d’enfants qui fréquentent nos deux centres d’accueil (258 enfants différents pour cette année jusque fin octobre 2015) pour y recevoir tous les services nécessaires : soins de santé, douche et lessive, alphabétisation et remise à niveau scolaire, repos et détente, et surtout, ce qui les intéresse le plus, un bon repas !
Un repas chaud est servi chaque jour aux enfants des rues au Centre Ndako Ya Biso à Kinshasa Une évaluation extérieure réalisée au mois de mai 2015 par un expert indépendant anglais a conclu que nous étions une des organisations les plus efficaces à Kinshasa. Il nous a vivement encouragés à poursuivre notre travail et à synthétiser notre méthodologie afin de la rendre disponible pour d’autres organismes.

Avec toutes nos amitiés et celles des enfants que nous encadrons, nous vous remercions de toutes vos formes d’aide qui nous permettent d’être des artisans d’espérance pour conduire ces enfants de la rue et leurs familles vers un avenir possible.

La tâche est immense mais, même si ce que nous faisons ne représente qu’une goutte d’eau, nous sommes heureux d’avoir pu l’accomplir. Nous tenons à vous faire partager notre joie mêlée malgré tout de frustration face à l’immensité des besoins et nous vous remercions de nous aider et de nous soutenir, ce qui est pour nous très important.

Nous vous disons un grand MERCI bien sincère.

Si vous voulez nous aider, vous pouvez parrainer les enfants des rues de Kinshasa.