Haïti : Ecole Saint Aphonse, bidonville de Cité Soleil - Rapport 2ème trimestre 2006/2005

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Vie de l'école
Ecole St Alphonse, Annexe de Fourgy en Haïti A la rentrée de septembre 2005, une annexe de l'école Saint-Alphonse, nommée école Saint-Alphonse de Fourgy, a été ouverte dans des locaux de notre Centre Médico-Educatif de La Plaine, en bordure du bidonville.

La création de cette école primaire, prévue pour 240 élèves environ, a été motivée par la situation dramatique dans le bidonville de Cité Soleil.
Le but premier est d’y re-scolariser les nombreux anciens élèves de Saint-Alphonse dont les parents ont émigré à La Plaine en raison de l’insécurité mais n'ont pu y trouver d'école pour leurs enfants.
Une deuxième école, l'école La Renaissance, est locataire d’une partie des locaux du Centre de La Plaine. Ecole La Renaissance à Fourgy, Haïti Elle accueille les élèves du secondaire, permettant ainsi de couvrir sur place la totalité du cursus scolaire. Dans un souci de rentabilisation des structures et d’allègement des coûts, une entente a été établie entre les deux écoles sur la base d’un travail en partenariat avec partage des activités et des charges salariales communes.

En cas de difficultés majeures dans Cité Soleil, cette annexe pourra accueillir, en solution d’urgence, les élèves de l’école Saint-Alphonse et notamment ceux des 6ème et 9ème années, classes débouchant sur un examen officiel.
Effectifs de l'école St-Alphonse, rentrée 2005
Alors même que la population du bidonville s’est vue réduite d’au moins un tiers depuis février 2004, l'école Saint-Alphonse assure cette année l’éducation de près de 800 enfants à Cité Soleil et dans son annexe de Fourgy, deux endroits parmi les plus pauvres d'Haïti :

Le nom du premier lieu est devenu synonyme d’injure à la société tant les conditions de vie y sont à présent indécentes et inacceptables, le second est une communauté plus ou moins calme mais sans aucune activité économique.

Effectifs de l'école St-Alphonse, rentrée 2005
Cité Soleil Annexe de Fourgy
Préscolaire 118 6ème année 42 1ère année : 60
1ère année 70 7ème année 38 2ème année 63
2ème année 62 8ème année 29 3ème année 35
3ème année 60 9ème année 20 4ème année 19
4ème année 49 3ème Secondaire 16 5ème année 30
5ème année 32   6ème année 33
TOTAL 536 TOTAL 240


La scolarisation dans le bidonville
Dans le bidonville de Cité Soleil, beaucoup d’enfants ne vont pas à l'école, soit par manque de moyens, soit parce que les parents sont mal informés ou négligents dans ce domaine.

Ecole St Alphonse, annexe de Fourgy en Haïti Il y a ceux qui habitent trop loin d’une école gratuite et n’ont pas les moyens d’acheter ne serait-ce qu'une paire de souliers, ceux aussi qui ne trouvent pas de place dans les écoles dont ils pourraient payer le faible écolage demandé. Il y a encore une dernière catégorie d’enfants à souligner, ceux qui exercent toutes sortes d’activités dans la rue de la capitale pour gagner leur vie ou aider leur parents.
Situation générale de Cité Soleil et du pays
L’insécurité a diminué de manière sensible à Cité Soleil. Toutes les écoles qui ont réussi à terminer l’année scolaire 2004-2005 ont pu effectuer la rentrée 2005 sans trop de difficultés. Il n’y a plus de guerre entre les quartiers. A l’intérieur de Cité Soleil, les résidents ne sont pour le moment plus menacés par les bandits. Mais les fusillades entre les bandes armées et la MINUSTHA n’ont pas cessé.

La police haïtienne n’intervient pas à Cité Soleil et la MINUSTHA, alors qu’elle est très bien équipée et pourrait pacifier la zone si elle le voulait, essaie seulement de trancher en tirant en l’air. Les soldats restent généralement enfermés dans leurs chars, les bandits opérant calmement à quelques mètres d’eux.

La cour de récréation de l'école annexe de Fourgy en Haïti Au niveau du transport, les élèves du secondaire et les professeurs venant de La Plaine doivent parcourir toute la distance à pied pour venir à l’école car, depuis l’année dernière, aucune camionnette ne fréquente plus la route neuve qui relie La Plaine à Cité Soleil.
De la même manière, la majorité des gens qui vont en ville passent à présent par la route de l’aéroport au lieu de passer normalement par la route nationale reliant la Cité Soleil.

En effet, des bandits armés y sont souvent cachés et attaquent les véhicules. Ils les dépouillent généralement de tout et kidnappent parfois même les passagers.

Au niveau de la sécurité, Port-au-Prince et les provinces ont vu la situation s’améliorer. On parle à la radio de la guerre entre deux bidonvilles dans la ville des Gonaïves. Mais, en fait, l’insécurité a réellement diminué. La paix revient au centre de la capitale. Les habitants ne vivent plus sous la peur à laquelle ils ont été exposés les mois antérieurs.

La question qui se pose à présent est : jusqu’à quand durera cet adoucissement ? Les bandits sont là et détiennent toujours les armes. Presque chaque jour, ils enlèvent des individus fortunés dans un point quelconque du pays. Et Cité Soleil demeure pour eux un refuge par excellence. Elèves de l'école, annexe de Fourgy, Haïti Les troubles semblent reprendre de la vigueur ces derniers temps. Est-ce l’approche des élections ? Les candidats sont nombreux, les listes sont à peine officielles, les dates ne sont pas encore fixées…

Au niveau économique, le pays vit un calvaire avec le prix du pétrole qui grimpe régulièrement. Une situation qui touche l’économie nationale déjà très affectée depuis trop longtemps. En gros, Haïti connaît un problème d’inflation qui crée un déséquilibre particulièrement au niveau des transports en commun dont les prix ont augmenté de plus de 100 %.
La vie à Cité Soleil
La misère continue de battre son plein dans la communauté. La quasi totalité des habitants ne travaillent pas. Les boutiques intéressantes restent fermées. Le principal marché de la cité a été pratiquement abandonné, il est devenu aujourd’hui une base de stationnement pour la MINUSTHA. Certaines familles arrivent à résister grâce au petit commerce dont le profit permet aux pères et aux mères de prendre soin de leurs enfants. D’autres familles vivent à la merci du ciel avec beaucoup d’enfants. La vie des habitants du plus grand bidonville de Haïti est vraiment triste !

Interrogé sur la nécessité d’en finir avec l’insécurité dans la communauté, l’un des chefs de file des bandits a déclaré qu’elle ne pourra disparaître tant que la condition de vie des jeunes n’aura pas changé. En ce sens, l’insécurité chez nous semble liée aux exigences économiques du quotidien.
Vous qui lisez ces lignes, rejoignez notre action !
Grâce au parrainage d'enfants, tous ensemble, nous participerons au changement des conditions de vie des jeunes de notre bidonville et contribuerons ainsi à faire revenir la paix dans Cité Soleil.

Les membres du CASA
Conseil d’Administration de Saint-Alphonse
Port-au-Prince, janvier 2006