Pourquoi et comment un enfant en vient-il à choisir de vivre dans la rue plutôt qu’auprès de sa famille ?
Par Anne Oberlé le mardi 15 novembre 2016, 09:31 - Rwanda - Les enfants des rues - Lien permanent
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Hélas, aujourd’hui, ce sont les difficultés économiques des familles qui poussent les enfants à partir vivre dans la rue.
Le Rwanda fait pourtant bonne figure dans les magazines économiques, le taux de croissance est correct, le pays fait son possible pour améliorer les conditions de vie de la population.
Cependant, le fossé continue malgré tout de se creuser pour les plus vulnérables et il est malheureusement impossible pour eux d’envisager un avenir meilleur.

On constate que c’est toujours la faim qui domine, qui pousse l’enfant à tout faire pour la recherche immédiate d’un peu d’argent ou de quelque chose à manger. Pour cela, il est prêt à abandonner l’école et la famille.
Jusqu’à présent, la perspective de retourner à l’école était une motivation forte pour retourner parmi les siens ou dans une famille d’accueil.
Aujourd’hui, la promesse d’aller à l’école ne représente plus rien pour l’enfant, on peut mesurer ainsi à quel point le fond du désespoir est atteint. Seule l’idée de manger à sa faim peut encore le motiver.
C’est pourquoi le Point d’Ecoute offre depuis plusieurs années un repas quotidien aux enfants qui sont encore dans la rue, mais aussi à ceux qui ont pu être réunifiés en famille et réinsérés scolairement. Une moyenne de 600 repas sont ainsi servis chaque mois.

Le Point d’Ecoute doit assurer un encadrement de la famille pour approcher peu à peu un point d’équilibre où l’enfant et ses parents vont évoluer en harmonie. On rencontre bien sûr encore des familles unies, mais les parents sont tellement dépassés par la recherche d’un job journalier qui leur permettra de préparer le repas du soir qu’ils ne parviennent plus à encadrer et surveiller leurs enfants.
C’est tout un travail d’accompagnement qu’il faut mener avec ces familles. Ce n’est qu’en permettant aux parents de mieux se prendre en charge économiquement que l’enfant pourra s’épanouir et avoir un avenir meilleur.
Il existe maintenant quatre associations Tabarabana composées de parents d’enfants qui ont vécu dans la rue. Un esprit d’entraide et de grande solidarité règne entre les membres. Peu à peu, on voit des situations qui s’améliorent. On commence à entendre que le repas du soir peut être assuré, on constate qu’on a pu acheter des vêtements aux enfants qui n’ont souvent que leur uniforme scolaire à se mettre, que la maman porte un nouveau pagne. Des travaux commencent à être envisagés : construction d’une toilette par exemple. Ces aménagements sont la plupart du temps menés collectivement entre les membres.

Dans le cas de cette famille, il s’agissait de construire intégralement une maison, rien de pouvait être récupéré du « tas de tôles » dans lequel elle vivait.

Il faut pouvoir composer avec tous les services du Point d’Ecoute (appui à la scolarisation, accès à une mutuelle de santé, appui au logement, au petit élevage, dons de matériels domestiques, dons alimentaires, etc...) pour permettre à l’enfant et à sa famille de retrouver espoir et dignité.

L’avenir de tous ces enfants en dépend.
Pour favoriser sa réinsertion, vous pouvez parrainer un enfant vulnérable au Rwanda.