Centres d'accueil Bumi en RDC : quelques histoires d'enfants
Par Anne Oberlé le dimanche 10 mars 2019, 17:22 - Bumi - Les orphelins d'Afrique - Lien permanent
comment aider les orphelins d'Afrique
Plus de 700 enfants bénéficient
directement de l’aide apportée par BUMI aux plus vulnérables dans le cadre de
ses écoles, du Centre d’Accueil de Kamalondo et du Village d’Enfants de
Karavia.
Et ce nombre ne cesse d’augmenter, malgré les réunifications familiales que l’association réussit à effectuer au fil des mois. Enfants abandonnés, enfants des rues et orphelins arrivent régulièrement, accompagnés le plus souvent par les services sociaux de la commune.
En 2018, six nourrissons sont venus
augmenter le nombre des jeunes pensionnaires du Village d’Enfants de Karavia.
Leurs histoires sont bien tristes, ce sont le plus souvent des enfants
handicapés qui nécessitent une prise en charge adaptée.
Recommandé par le Ministère Genre et Famille, Raphaël est arrivé en Juin 2018. Raphaël présente une malformation des membres supérieurs, il a de petits bras avec deux petits doigts sans avant-bras ni mains. Ceci mis à part, il est en bonne santé.
Benoît a été abandonné par son père à BUMI en septembre 2018 et la petite Sudila a été purement et simplement jetée dans la cour de BUMI le 5 novembre 2018.
Et ce nombre ne cesse d’augmenter, malgré les réunifications familiales que l’association réussit à effectuer au fil des mois. Enfants abandonnés, enfants des rues et orphelins arrivent régulièrement, accompagnés le plus souvent par les services sociaux de la commune.

Recommandé par le Ministère Genre et Famille, Raphaël est arrivé en Juin 2018. Raphaël présente une malformation des membres supérieurs, il a de petits bras avec deux petits doigts sans avant-bras ni mains. Ceci mis à part, il est en bonne santé.
Benoît a été abandonné par son père à BUMI en septembre 2018 et la petite Sudila a été purement et simplement jetée dans la cour de BUMI le 5 novembre 2018.

Des examens approfondis ont hélas permis de diagnostiquer une malformation cardiaque nécessitant une opération en Europe.
Un cardiologue de la région effectue la liaison avec le Mécénat Chirurgie Cardiaque et une collecte a été lancée par le photographe humanitaire Aydin Matlabi pour financer l’intervention chirurgicale qui permettra à Baraka de retrouver enfin la santé.
Le bébé de Rosette
Une histoire datant de quelque temps déjà mais méritant d’être racontée.Lucien Moser se souvient :
Comme nous le faisons pour tout enfant en situation difficile, nous recevons Rosette le 2 avril. L’éducateur l’écoute, remplit la fiche d’identification, cherche à comprendre son histoire et le pourquoi de sa venue à BUMI.
Rosette a 16 ans. Sa tante, chez laquelle elle habitait avec sa mère veuve, l’a chassée brutalement : « On ne veut plus de toi, va où tu veux. » L’éducateur va voir la famille et entend le même discours, sans explications. La tante refuse de garder Rosette et la maman ne fait aucun geste en faveur de sa fille.
Nous gardons donc Rosette qui parle bien le français et nous l’inscrivons à l’école. Au mois d’août, par hasard, nous découvrons un petit ventre pas comme les autres. Après examen médical, une grossesse de cinq mois au moins est découverte.
Rosette avait le numéro de téléphone de son « ami » ; pas de réponse après plusieurs appels.
Nous la prenons chez nous pour qu’elle puisse vivre sa grossesse dans les meilleures conditions. Tout va très bien, jamais une plainte, jamais une douleur exprimée, Rosette est toujours active comme peut l’être une enfant de 16 ans.

Le 12 octobre, au milieu de la nuit, on frappe à la fenêtre de notre chambre à coucher : « Maman Thérèse, j’accouche ! » Le temps d’ouvrir la porte, le bébé, une petite fille de 2,5 kg, nous crie bonjour.
Imaginez notre surprise.
Nouvel coup de fil à son ami qui décroche et laisse juste le temps à Rosette de lui dire qu’elle a accouché.
Réponse : « Je ne te connais pas ! »
Et il raccroche.
Baptisée Leila, la petite fille est restée chez nous avec sa maman, le temps pour Rosette de terminer l’école primaire et de prendre en main son destin.
Chaque enfant qui arrive à BUMI a sa propre histoire, la plupart du temps bien douloureuse. BUMI est pour tous le tremplin vers une vie nouvelle qui passe par l’accueil, l’éducation, la scolarisation et, parfois, la réinsertion familiale.
Un exemple de réinsertion réussie : l’histoire de Stanislas
Stanislas est arrivé au Centre d’accueil de Kamalondo en octobre 2014, exténué et désespéré. Il avait environ 7 ans et a pu raconter sa triste histoire.Au divorce de ses parents, Stanislas est resté avec sa mère qui n’a pas tardé à l’abandonner et à le renvoyer chez son père. Mais le père n’a pas voulu de l’enfant et s’en est déchargé auprès de son propre père, prétextant la grande insuffisance de ses revenus. Le grand-père n’a pas voulu garder l’enfant et l’a envoyé à BUMI en lui ordonnant de dire que ses parents étaient morts.

Elle a raconté son histoire : elle s’était remariée mais elle n’a pas eu d’autre enfant et son deuxième mari venait de la quitter pour une autre femme. Se retrouvant seule, elle a voulu rechercher les enfants qu’elle avait abandonnés. Elle n’a pas trouvé trace de sa belle-soeur à qui les trois plus jeunes ont été confiés mais elle savait que l’aîné était à BUMI où le grand-père l’avait abandonné.
Stanislas a été bouleversé par la venue de sa mère. Mais il ne s’est pas précipité dans ses bras. Il a fallu attendre, un temps d’adaptation a été nécessaire avant que l’enfant fasse un pas en direction de sa mère.
Sur les conseils des éducateurs, la maman est revenue régulièrement à BUMI pour rencontrer son fils. Le temps a fait son œuvre et Stanislas a commencé à s’attacher à elle. Aussi, quand sa maman lui a proposé de venir chez elle, Stanislas n’a pas hésité, même si le changement était radical pour lui qui n’a presque pas connu d’autre famille que BUMI. Il a commencé par quelques week-ends passés chez sa maman et, au fil des semaines, il s’est rapproché d’elle au point de choisir, juste avant les fêtes de fin d’année, de quitter le Centre BUMI et d’aller vivre définitivement avec sa maman.
Aujourd’hui, Stanislas est heureux, il profite d’une vraie vie de famille avec sa maman et continue avec succès ses études en 1ère année secondaire.
Au nom de tous les enfants qui trouvent à BUMI la chance de se construire un avenir, nous vous remercions sincèrement !