Un concours de contes

Comment parrainer un orphelin en Afrique ? en savoir plus...

Enfants du Bénin En Afrique, et singulièrement au Bénin, les parents avaient une tradition qui est aujourd’hui en voie de disparition. Elle consistait à rassembler les enfants autour du foyer le soir après le diner et leur narrer des contes à travers lesquels les enfants apprenaient des leçons de bonne conduite et de sagesse. L’utilité des contes est multidimensionnelle.

Ainsi par exemple, dans le cadre de l’école, la rédaction par les élèves des contes qu’ils ont appris auprès de leur père ou de leur grand-père se révèle comme un exercice avantageux pour eux. Elle peut non seulement développer leur talent de rédaction d’un texte en français mais aussi constituer un moyen d’acquisition de la sagesse.
C’est dans cette optique que la SMDS a organisé un grand concours de contes doté de prix au profit des enfants qu’elle suit. Le libellé du concours est le suivant : « Le candidat participant à ce concours doté de prix doit rédiger en deux ou trois pages un conte typiquement béninois qui permet aux générations montantes de tirer des leçons de morale. Le texte doit être présenté dans un français correct et facile à comprendre.» Soixante-quatre enfants ont participé à ce concours dont vingt-deux du cours primaire. L’étude de chacun des textes reçus a permis de sélectionner les quatre meilleurs contes, à savoir deux contes pour les enfants du cours primaire et deux pour ceux du secondaire.
Enfant du Bénin
Le premier prix consacré aux enfants du cours secondaire, a été obtenu par HOUNSA Julienne, élève en classe de 2nde D au CEG d’Affanmè pour son conte intitulé :
L’orpheline.

En voici le résumé :
La tutrice de l’orpheline avait pris l’habitude de la maltraiter et cette maltraitance allait jusqu’à la privation de nourriture. Par contre, elle gavait ses propres enfants de nourriture. Un jour, ses enfants se promenaient dans la forêt, comme à leur habitude. Hélas, ils ont rencontré un gros lion qui n’a pas hésité à les dévorer tous. Apprenant cela, la tutrice éplorée a compris que c’était là la punition de sa méchanceté. Elle a alors changé de comportement et a adopté l’orpheline comme sa propre enfant. La morale tirée de conte est que l’on récolte toujours ce que l’on a semé.

Ce premier prix est composé d’un grand sac de collégien rempli de matériel scolaire divers et d’un dictionnaire français.
Enfant du Bénin
Le deuxième prix des secondaires a été obtenu par ADIMALE Amos, élève en classe de 6ème au CEG2 de DANGBO pour son compte intitulé : Un vieillard et ses petits enfants.

Le conte met en évidence que la force des membres d’une famille réside dans leur union et que les entreprises individuelles ne profitent pas autant que les actions communautaires.

Ce deuxième prix est composé d’un jeu de scrabble, d’un dictionnaire français et de matériel scolaire divers.
Le premier prix destiné aux enfants du cours primaire a été gagné par AGOSSSOU Cyriaque, élève en classe de CM2 à l’école primaire publique de Hounviguè pour son conte intitulé : L’épervier et la poule.
Enfant du Bénin
Le voici en abrégé :
Il y a très longtemps, la poule et l’épervier étaient amis. Quand l’épervier n’était pas là, la poule ne mangeait pas. Quand la poule n’était pas là, l’épervier ne dormait pas.
Tout allait très bien jusqu’au jour où ils se rendirent compte que tous les animaux avaient des enfants, mais pas eux... Ils décidèrent alors d’aller consulter le féticheur pour avoir eux aussi des enfants. Le féticheur leur donna une grande liste d’ingrédients à lui rapporter pour qu’il leur prépare une tisane. Et peu après l’avoir bue, la poule et l’épervier auraient des enfants.

L’épervier trouva rapidement tous ce qu’il fallait car il vole vite et loin. Mais la poule vole mal et quand l’épervier revint, elle n’avait pas encore tout trouvé. Elle demanda donc à l’épervier de l’attendre un peu avant de retourner chez le féticheur. Confiant, l’épervier accepta et repartit chez lui en laissant tout ce qu’il avait rassemblé chez la poule. Mais dès qu’il fut parti, la poule se précipita chez le féticheur avec tous les produits et elle but la tisane toute seule. Puis elle revint chez elle, pondit ses œufs et se mit à couver.
Lorsque l’épervier s’inquiéta du silence de la poule, les voisins lui répondirent qu’elle était partie pour au moins trois semaines. Surpris, l’épervier repartit chez lui et ne revint que trois semaines plus tard. Il se percha alors sur un arbre et se mit à guetter le retour de la poule.
Quand il vit la poule sortir tranquillement de sa maison suivie de beaux poussins bien dodus, il comprit qu’il avait été trompé. Il entra alors dans une grande colère et, sans réfléchir, il se précipita sur la poule et tua tous les poussins. C’est depuis ce jour-là que les éperviers sont devenus les grands ennemis des poules et qu’ils mangent leurs poussins.


Ce premier prix est composé d’un sac d’écolier, d’un dictionnaire français, d’un livre de grammaire et de vocabulaire et de matériel scolaire divers. br>Enfant du Bénin

Le deuxième prix des primaires, a été obtenu par KPANOU Geneviève, élève en classe de CM1 à l’école primaire publique de Hounviguè pour son conte intitulé : Le lièvre et la tortue.

La leçon de morale tirée de ce conte est : à malin, malin et demi.

Ce deuxième prix est composé d’un livre de grammaire et de vocabulaire et de matériel scolaire divers. Et voilà le joli conte de Geneviève :

Au temps où la famine régnait, le serpent se rendit au bord de la rivière. Il se cacha dans un trou à l’affût de toute proie, il tua tous les animaux qui passaient à sa portée et les mangea.
Mais un jour, un chasseur décida de débarrasser le pays de ce cruel animal. Il plaça un piège juste à l’entrée du trou de telle manière que le serpent serait pris dès sa première sortie. Ce qui arriva presque aussitôt.
Prisonnier de ce piège, le serpent se désespérait car il avait très faim. Apercevant une tortue qui passait par là, il la supplia : "Sauve-moi, chère tortue! Je t’en supplie ! Délivre-moi de ce piège affreux ! " Méfiante, la tortue répliqua :"Si je te sauvais, tu me mangerais, j’en suis sûre ! Mais le serpent trouva les mots qu’il fallait pour rassurer la tortue et affirma qu’il ne la mangerait pas si elle le libérait de sa prison. Convaincue par ces bonnes paroles, la tortue ouvrit le piège.

Mais dès qu’il fut libre, il oublia ses promesses et dit à la tortue : « Voilà longtemps que je n’ai rien avalé. Je suis terriblement affamé et je vais te manger !... »

A peine eut-elle entendu ces derniers mots que la tortue s’écarta aussi vite qu’elle put en s’écriant : « N’est-ce pas ce que j’avais d’abord prévu ? Vraiment, personne ne peut te faire confiance ! Mais je ne me laisserai pas faire, crois-moi ! » Et elle détala comme on n’avait jamais vu une tortue le faire. Le boa se mit aussitôt à la poursuivre et au moment où il la rattrapait, ils rencontrèrent le lièvre qui passait par là. Etonné de cette étrange poursuite, il demanda ce qui se passait

« J’ai trouvé le serpent pris dans un piège, expliqua la tortue, je l’ai délivré et maintenant il veut me manger ! » Mais le lièvre dit encore : « Comment toi, si petite, as-tu pu retirer ce gros boa d’un piège ? Je n’arrive pas à imaginer comment tu as pu le faire... Pour te croire, il faudrait que je voie comment les faits se sont réellement déroulés depuis le début. » « Alors il faudrait que nous retrouvions le trou et le piège. » reprit la tortue.

Le serpent n’osait s’attaquer à sa proie en présence du lièvre car il avait un peu honte de son attitude. Il écoutait le lièvre et la tortue. « Eh bien, retournons au bord de la rivière et remettez-vous chacun dans la position que tu as décrite. » dit le lièvre.
Approuvant la sagesse du lièvre et pressé de se débarrasser de lui, le serpent consentit à rebrousser chemin avec la tortue pour montrer au lièvre ce qui s’était passé. Ils retrouvèrent le piège.
Le lièvre l’ouvrit et demanda au serpent de se remettre à l’intérieur. Et lorsqu’il fut à nouveau enfermé, le lièvre dit à la tortue: « Est-ce bien ainsi que tu as trouvé le serpent ? » « Bien sûr que c’est ainsi ! » lui répondit la tortue. « Et c’est là qu’il t’a promis de ne pas te manger si tu le délivrais ? » « Oui, c’est ce qu’il a dit. » « Eh bien, reprit le lièvre, maintenant que le serpent a retrouvé sa place et que tu ne cours plus de danger, reprends tranquillement ton chemin et laisse-le là où il est  ! »

Et la tortue suivit le bon conseil du lièvre...