Rapport annuel des activités 2017

en savoir plus sur ce centre d'accueil pour enfants des rues à Kinshasa

L’année 2017 a été une année difficile pour la RDC, la crise économique s’aggravant parallèlement à une crise politique liée à la fin prévue du dernier mandat du président Kabila en décembre 2016. Cette situation a paralysé l’investissement économique et renforcé encore les difficultés de survie de la population. Les violences politiques ont été moins importantes qu’on ne le craignait et les mesures de précaution prises avec le Reejer et l’Unicef ont permis de protéger les 25 000 enfants de la rue de Kinshasa pendant les moments difficiles.
Les enfants des rues du Centre Ndako Ya Biso revendiquent les droits des enfants à Kinshasa En 2017, notre organisation est venue en aide à plus de mille enfants de la rue et leurs familles, sans compter les 276 grands ados et jeunes adultes accueillis et écoutés au cours de l’année dans le centre qui leur est réservé.
Chaque réunification familiale est un combat et une espérance. Quand un enfant accepte de rentrer en famille et que cette dernière accepte de se réconcilier avec lui, c’est d’abord une grande joie pour l’éducateur responsable, pour l’enfant et ses parents. Pour nous, la réconciliation familiale et l’autonomisation de la famille sont au cœur de notre travail, elles ouvrent un chemin de paix et d’avenir.

Nos trois centres d’accueil

Ndako Ya Biso a mis sur pied trois centres d’accueil des enfants et jeunes de la rue :
Le centre d’accueil des Garçons Ndako Ya Biso a commencé ses activités en septembre 2005 et reçoit chaque jour une quarantaine de garçons. Au cours de l’année 2017, 192 garçons différents ont fréquenté le centre et bénéficié des différentes activités proposées.
Ndako Ya Biso est un centre ouvert où les jeunes sont accueillis pendant la journée mais ne sont pas hébergés, sauf des enfants malades, handicapés ou rencontrant un problème particulier. En 2017, 36 enfants ont ainsi été hébergés au centre avec une moyenne de 14 enfants par mois. Le nombre d’enfants hébergés n’a pas dépassé 10 par nuit, sauf quelques exceptions.
Dessin d'enfants des rues de Kinshasa Le centre d’hébergement des Filles Béthanie, ouvert en mars 2012, est destiné aux filles de la rue pour lesquelles les démarches de réunification sont en cours. Au cours de l’année 2017, 59 filles ont été hébergées, avec une moyenne de 16 filles présentes chaque mois.

La maison d’écoute des Grands Jeunes de la Rue, ouverte en 2014, accueille chaque jour une vingtaine de grands jeunes pour des écoutes, entretiens et orientations de leurs vies. 276 jeunes différents y ont été suivis en 2017.

Tous les enfants de la rue enregistrés par nos centres sont soignés gratuitement dans notre dispensaire tenu par deux infirmières, tous les jours de la semaine. Les statistiques donnent une moyenne de 193 enfants de la rue soignés chaque mois. Parmi ces enfants, les principales affections enregistrées ont été les suivantes : Plaies, blessures, traumatisme, paludisme, parasitoses intestinales, IST, diarrhée et typhoïde. Les cas dépassant notre capacité sont transférés dans les hôpitaux de la zone.

Dans les deux centres Ndako Ya Biso et Béthanie, les enfants peuvent jouer, suivre des cours d’alphabétisation et de remise à niveau scolaire, se reposer, prendre leur douche ou faire leur lessive.

Un repas chaud est servi à midi à tous les enfants présents et le soir aux enfants hébergés la nuit.En 2017, chacun des deux centres a assuré une moyenne de cinquante repas par jour. Le centre des grands jeunes ne fournit pas de repas.

Les démarches de réunification

Les démarches de réunification familiale des enfants comportent quatre étapes  :
Enfant des rues de Kinshasa réunifié en famille L’écoute de l’enfant pour établir le lien avec lui, construire la confiance, apprendre son histoire et l’adresse de sa famille. 1 272 fiches d’écoute ont été remplies en 2017, 800 pour des garçons et 472 pour des filles.

L’enquête auprès de la famille de l’enfant : une fois que l’enfant a bien voulu donner l’adresse d’un membre de sa famille, un éducateur commence par la vérifier. En effet, il arrive que l’enfant ne puisse pas fournir des coordonnées précises ou qu’il commence par indiquer une fausse adresse. L’éducateur doit ensuite prendre contact avec la famille et comprendre ce qui a conduit l’enfant dans la rue.

La médiation auprès des membres de la famille : une fois la famille connue, l’éducateur va devoir négocier avec elle le retour de l’enfant. Parfois ce retour ne pose aucun problème, mais le plus souvent les obstacles sont nombreux. Il arrive que ce soit l’enfant qui refuse, se souvenant de la misère ou des violences subies. Plus fréquemment, ce sont les parents qui n’acceptent pas de reprendre l’enfant, le considérant comme un sorcier malfaisant. Parfois aussi, la famille ne parvient pas à s’entendre sur le membre de la famille qui doit le recevoir. En 2017, 567 enquêtes et médiations ont été réalisées.

La réunification familiale constitue la dernière étape du processus ; c’est le moment où l’enfant rentre en famille accompagné d’un éducateur et où la réconciliation familiale est officiellement scellée. 209 réunifications familiales ont été réalisées en 2017 : 126 garçons et 83 filles. A la fin de l’année 2017, 19 enfants seulement sur les 209 ont rechuté dans la rue, soit un taux de 9,09%.
Réunification familiale d'un enfant des rues de Kinshasa, RD CONGO Les enfants placés : en raison du refus total de la famille de recevoir l’enfant ou de l’absence de toute personne de la famille dans nos recherches, 45 enfants ont été confiés à des familles ou des centres d’accueil. Ils sont suivis régulièrement par nos animateurs. Certains de ces enfants y sont depuis déjà plusieurs années en raison du refus persistant de leurs familles d’origine.

Aujourd’hui, une triste constatation s’impose :
la crise économique et politique vécue en RDC entraîne toujours plus d’enfants dans la rue.
Alphabétisation des enfanst des rues au centre Ndako Ya Biso à Kinshasa, RD CONGO Plus que jamais, nous devons mobiliser nos forces pour leur venir en aide.
Nous avons besoin de vous tous pour nous épauler dans ce combat quotidien qui est le nôtre.

Merci sincèrement !

Si vous voulez nous aider, vous pouvez parrainerles enfants des rues de Kinshasa.