Rwanda : Aide aux enfants des rues, rapport d'activité

en savoir plus sur le parrainage d'un enfant des rues au Rwanda

Enfants des rues au Rwanda Au 3ème trimestre, les activités ont porté essentiellement sur la réinsertion sociale des enfants en situation de rue et le renforcement des capacités des parents en vue de maintenir les enfants réintégrés dans leurs familles respectives.
Un nouveau volet pour la formation des jeunes filles mères vient d’être intégré dans le programme de réinsertion des enfants des rues du Point d’Ecoute et un premier groupe a été identifié.
Enfin, après le passage de la tornade de septembre dernier, les maisons d’une quinzaine de familles parmi celles qui ont accueilli des enfants viennent d’être réhabilitées par le Point d’Ecoute.
Enfants identifiés
Les animateurs visitent régulièrement les enfants sur leurs sites respectifs. Lorsque les nouveaux cas dans la rue sont identifiés, signalés par les autres enfants ou par les enfants qui viennent d’eux-mêmes demander une aide, ils sont immédiatement emmenés au bureau pour le remplissage des fiches d’identification afin d’entamer le processus de réintégration. Au cours de ce trimestre, 24 enfants ont été identifiés.
Rassemblements hebdomadaires
Le souci du Point d’Ecoute est que chaque enfant se trouvant encore dans la rue puisse regagner sa famille. Des rencontres régulières ont été organisées, tant au niveau des sites qu’au siège du Point d’Ecoute, et ceci dans le cadre de trouver des solutions aux problèmes posés par les enfants et qui constituent un obstacle pour le processus de la réinsertion familiale.
Hormis cela, d’autres thèmes spécifiques visant à éduquer, à former ou à informer les enfants ont été développés.
Enfants réinsérés
Enfant des rues réinséré en famille chez son papa La réintégration est un processus visant à faire quitter par l’enfant la rue pour la famille. Pour réussir, plusieurs éléments sont mis en œuvre :
  • Une grande patience de la part de l’encadreur,
  • Une étroite collaboration avec les différents partenaires,
  • La ferme volonté de l’enfant à réintégrer,
  • Les moyens matériels (Frais de transport et kit d’accompagnement).
Au cours de ce trimestre, on a constaté que, malgré les conseils donnés et les entretiens tenus avec les enfants, il y a eu une diminution du nombre des enfants réintégrés par rapport au précédent trimestre. Cependant, on a enregistré 8 cas de réinsertion sur 22 candidats qui étaient en préparation.
Réintégration scolaire
Pour l’année 2008, 367 enfants vulnérables – anciens de la rue ont été scolarisés par le Point d’Ecoute. Rappelons qu’ils sont tous issus des familles les plus démunies et qu’ils sont régulièrement suivis, tant à l’école qu’en famille. Les tableaux suivants reprennent les résultats cumulés aux examens trimestriels et les taux de réussite de l’année :

RESULTATS Total % total Garçons % garçons Filles % filles
Promus 240 65,4% 152 69,7% 88 59,1%
Redoublement 117 31,9% 59 27,1% 58 38,9%
Abandon 10 2,7% 7 3,2% 3 2%
Total 367   218   149  

Il convient de constater que, hélas, les résultats des filles sont inférieurs à ceux des garçons en raison des mentalités concernant la scolarisation des filles. Celles-ci sont astreintes aux tâches domestiques même si elles vont à l’école, ce qui nuit souvent à leur travail et à leurs résultats.
Encadrement des jeunes filles mères de la rue
Dans la rue, on trouve aussi bien des garçons que des filles mais les filles sont nettement moins nombreuses. Personne n’ignore combien les filles dans la rue sont plus exposées à toutes formes de sévices, en particulier le viol et le harcèlement sexuel, avec toutes les douloureuses conséquences qui s’en suivent. Elles attrapent des IST et les propagent car elles ne se font pas soigner, elles font des grossesses et mettent au monde des nourrissons avec lesquels elles mènent une vie de misère.

Jeunes filles du projet avec leur bébé width= Elles n’ont pas les moyens de s’occuper de leurs bébés : pas d’habits, pas de nourriture, pas de soins médicaux… La plupart du temps elles sont trop honteuses, elles ont peur de retourner dans leur famille et préfèrent se mettre en groupe pour vivre de l’exploitation du sexe.

Afin de les aider, le Point d’Ecoute vient de mettre en route un programme d’encadrement des adolescentes vivant dans la rue avec leur bébé. Dans ce programme, on enregistre aujourd’hui un groupe de 25 jeunes filles mères. Une formation solide leur est dispensée, visant au changement radical de leur comportement pour faciliter leur réintégration dans la communauté.

Thèmes de cette formation :
  • Le VIH/SIDA, modes de transmission, moyens de lutte, prévention et soins ;
  • La santé reproductive ;
  • La gestion de micro-projets, formation débouchant à terme sur la mise en place d’activités génératrices de revenus pour leur permettre de devenir autonomes et ne pas continuer à vivre sous la dépendance.
Appui aux familles des enfants réunifiés
En vue d’expliquer leur présence dans la rue, plusieurs raisons sont avancées par les enfants et l’un des motifs les plus courants est, dans une certaine forme, la grande responsabilité des parents. Les enfants sont certes les victimes de la situation économique déplorable, mais ils sont également et trop souvent les victimes de la mauvaise entente et des conflits entre les parents, du manque de planification familiale, du relâchement des liens familiaux, de l’irresponsabilité des parents et j’en passe.

Famille réunifiée appuyée par le Point d'EcouteC’est pourquoi le Point d’Ecoute a jugé bon d’approcher aussi bien les enfants que les parents en vue de rétablir de bonnes relations entre tous, entre parents et enfants d’une part ; entre les parents eux-mêmes d’autre part. C’est ainsi que les parents fréquentent régulièrement le Point d’Ecoute où ils reçoivent diverses formations susceptibles de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie, tant sur le plan économique que social et familial.

Dans tout ce qui est entrepris, le Point d’Ecoute privilégie les actions concrètes en vue de convaincre les parents que, avec une gestion rationnelle de très petits moyens, on peut aboutir à une production satisfaisante conduisant au bien-être familial. Dans la même optique, plusieurs séances de formation ont été organisées et ont porté sur :
  • La planification familiale,
  • Le VIH/SIDA et ses effets pervers sur la communauté,
  • Le mariage légal et son importance,
  • L’adolescence et l’éducation des filles,
  • Les Activités génératrices de revenus et leur impact,
  • L’épargne.
Sensibilisation de la communauté sur la prise en charge des enfants vulnérables
Au cours de ce trimestre, les parents animateurs ont mis plus particulièrement l’accent sur le viol et l’exploitation sexuelle des enfants. Pour compléter ce sujet, ils ont aussi mené une campagne de sensibilisation sur la lutte contre les pires formes de travail fait aux enfants. Ceci s’est fait entre autres par le canal des réunions organisées par les autorités des instances de base, les animateurs en profitant pour passer leur message.
Intervention auprès des familles victimes de l’orage
Gisenyi, maison détruite par la tornade du 28 septembre 2008Le secteur de Gisenyi a été victime d’un orage d’une rare violence avec une tornade meurtrière qui a emporté un grand nombre de biens dans toute la région et détruit près de 1500 maisons. Cet événement malheureux s’est produit le soir du 28 septembre 2008.

Ne disposant pas d’assez de moyens pour secourir toute la population en détresse, le Point d’Ecoute s’est limité aux familles des enfants suivis dans un des différents programmes.
Dans un premier temps, en vue de permettre à ladite population de se protéger contre les intempéries, des bâches ont été distribuées aux ménages sinistrés pour servir de toit en remplacement des toitures envolées. En parallèle, le Point d’Ecoute a mis en œuvre un programme de réhabilitation des habitations.
Vu le grand nombre des besoins et des familles concernées, un comité des parents a été mis en place pour sélectionner les plus vulnérables. Ainsi, à ce jour, 15 maisons parmi les plus détériorées sont déjà entièrement reconstruites

A vous tous qui soutenez notre action, merci très sincèrement au nom de ces Enfants.

Aloys Kaberuka
Coordonnateur du Point d'Ecoute
Novembre 2008

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