Le parcours de réinsertion d’un enfant soldat
Par Anne Oberlé le jeudi 15 octobre 2015, 18:47 - Congo - Les enfants soldats - Lien permanent
en savoir plus sur la réinsertion des enfants soldats à Goma

Ensuite, évidemment, le parcours est un chemin individuel sur lequel chacun avance à un rythme qui lui est propre : il y a tant de facteurs personnels ! Mais l’accueil dans le CTO permet de faire une analyse individuelle des capacités de l’enfant à retourner dans la vie civile.
Dans le cadre d'une mission
plus générale à Goma, j'ai effectué cet été un séjour à Walikale, ville
totalement perdue au sein de la forêt équatoriale. Elle se situe à seulement
130 km de Goma mais il faut, dans la meilleure des situations, 3 à 4 jours de
voiture pour y accéder.
C’est une zone où pullulent encore des groupes armés, où les enfants sont exploités dans les mines. Un endroit où l’avenir des enfants est pour le moins précaire.
Caritas a
ouvert ce CTO en juillet dernier pour pouvoir mieux accompagner la réinsertion
des jeunes accueillis.
Durant mon séjour, j’ai vu chaque jour des enfants arriver. Ils arrivaient accompagnés par des agents de la Monusco ou par des animateurs faisant partie du réseau présent sur toute l’étendue de la vaste zone.
Deux semaines à peine après l’ouverture, 80 jeunes démobilisés s’entassaient déjà dans un centre qui n’était prévu que pour une cinquantaine.
La durée maximale du séjour est de 3 mois. C’est le temps nécessaire pour faire un point de la situation de l’enfant, prendre contact avec sa famille et commencer à parler de son avenir. Retournera-t-il à l’école ? Préfère-t-il suivre une formation professionnelle ?
Si un enfant se révèle trop « fragile », il est alors orienté vers le centre de Minova qui prend en charge ceux qui sont touchés par des traumatismes graves.
La vie au centre de Walikale se déroule selon un programme bien défini avec 4 encadreurs présents en permanence et une petite équipe chargée plus particulièrement de la cuisine.
Les jeunes sont répartis en 6 « familles ». Ils sont accueillis avec un kit qui comprend vêtements, chaussures, savon, dentifrice, assiette et gobelet.
Tous ont été enrôlés durant une ou deux années. Beaucoup ont eu les armes en main, les plus jeunes avaient la mission d’être les « porteurs de gri-gri » censés protégés ses aînés au combat.
Au hasard des conversations, il n’est pas rare que les enfants réalisent qu’ils ont pu combattre les uns contre les autres…
A Walikale, au mois d’août, le plus jeune avait 12 ans et le plus âgé 17.
Le sport fait partie des
moments où les enfants peuvent sortir du CTO. Chaque fin d’après-midi, ils se
retrouvent sur le terrain de jeux d’une école voisine où ils peuvent se
défouler à loisir.
Tous sont préoccupés par leur devenir, que vont-ils faire après avoir été démobilisé et après avoir quitté le groupe du CTO ?
Pour tous ces jeunes, le retour en famille ne sera pas pour tout de suite, en tout cas pas dans leur village d’origine. Ils savent que l’endroit est encore sous contrôle du groupe auquel ils ont appartenu. Considérés comme des déserteurs ils ne peuvent se retrouver face à leurs anciens chefs. Mais les animateurs sont là pour rassurer, écouter.
Grâce aux mêmes animateurs, Claudius a pu revoir sa sœur qui vit près de Walikale. Le moment venu, il pourra vivre chez elle et espère faire une formation professionnelle en soudure.
C’est une zone où pullulent encore des groupes armés, où les enfants sont exploités dans les mines. Un endroit où l’avenir des enfants est pour le moins précaire.

Durant mon séjour, j’ai vu chaque jour des enfants arriver. Ils arrivaient accompagnés par des agents de la Monusco ou par des animateurs faisant partie du réseau présent sur toute l’étendue de la vaste zone.
Deux semaines à peine après l’ouverture, 80 jeunes démobilisés s’entassaient déjà dans un centre qui n’était prévu que pour une cinquantaine.
La durée maximale du séjour est de 3 mois. C’est le temps nécessaire pour faire un point de la situation de l’enfant, prendre contact avec sa famille et commencer à parler de son avenir. Retournera-t-il à l’école ? Préfère-t-il suivre une formation professionnelle ?
Si un enfant se révèle trop « fragile », il est alors orienté vers le centre de Minova qui prend en charge ceux qui sont touchés par des traumatismes graves.
La vie au centre de Walikale se déroule selon un programme bien défini avec 4 encadreurs présents en permanence et une petite équipe chargée plus particulièrement de la cuisine.
Les jeunes sont répartis en 6 « familles ». Ils sont accueillis avec un kit qui comprend vêtements, chaussures, savon, dentifrice, assiette et gobelet.
Tous ont été enrôlés durant une ou deux années. Beaucoup ont eu les armes en main, les plus jeunes avaient la mission d’être les « porteurs de gri-gri » censés protégés ses aînés au combat.
Au hasard des conversations, il n’est pas rare que les enfants réalisent qu’ils ont pu combattre les uns contre les autres…
A Walikale, au mois d’août, le plus jeune avait 12 ans et le plus âgé 17.

Tous sont préoccupés par leur devenir, que vont-ils faire après avoir été démobilisé et après avoir quitté le groupe du CTO ?
Pour tous ces jeunes, le retour en famille ne sera pas pour tout de suite, en tout cas pas dans leur village d’origine. Ils savent que l’endroit est encore sous contrôle du groupe auquel ils ont appartenu. Considérés comme des déserteurs ils ne peuvent se retrouver face à leurs anciens chefs. Mais les animateurs sont là pour rassurer, écouter.
Quelques exemples :
Delphin, enlevé de force alors qu’il était en dernière année du Primaire, ne peut pas retourner chez ses parents. Il aimerait aller vivre chez un oncle et être inscrit à l’école. Les animateurs du CTO ont commencé les premières démarches dans ce sens.Grâce aux mêmes animateurs, Claudius a pu revoir sa sœur qui vit près de Walikale. Le moment venu, il pourra vivre chez elle et espère faire une formation professionnelle en soudure.
Signe d’espoir :
Début août, soit un mois après l'ouverture du Centre, 16 jeunes parmi les 80 premiers arrivés avaient déjà repris le chemin de la maison avec chacun un projet et un appui pour le mener à bien.Christel
Rocheteau
Déléguée Générale SOS Enfants
Pour aider ces jeunes, vous pouvez parrainer leur réinsertion