Noël et Bonne Année 2017 à Ndako Ya Biso

en savoir plus sur le parrainage des enfants des rues de Kinshasa.

Depuis de nombreuses années déjà, nous avons l’habitude de dire :
« pas d’enfant dans la rue le jour de Noël » et nous cherchons à sensibiliser nos amis et nos connaissances du quartier et de la paroisse à pouvoir accueillir un enfant de la rue pour la journée de Noël.
Comme chaque année, nous avons commencé par acheter des vêtements neufs pour que chacun trouve sa joie et sa dignité ce jour-là.
Noêl des enfants des rues à Kinshasa La veille de Noël, tous les enfants ont mis leurs beaux habits et sont montés ensemble jusqu’à la paroisse Sainte Christine pour participer à la messe des enfants à 18h. Ils étaient cette année 53 enfants, c’était un bon groupe dans l’église. Au départ, ils étaient un peu intimidés mais le prêtre les a bien accueillis, leur a dit sa joie de les recevoir et puis, ils ont pu chanter et danser avec l’assemblée présente, puis aller admirer la crèche de Noël avec le petit Jésus dormant dans la paille d’une mangeoire, un peu comme eux....
A la sortie de la messe, ils ont partagé une boisson sucrée et un gâteau avant de redescendre dormir au Centre jusqu’au lendemain.

Et le jour de Noël, ils se sont retrouvés dans la cour de l’école Sainte Christine, vêtus de leurs beaux habits, là où les familles sont venues les inviter. Certains avaient un peu peur : « Est-ce qu’ils ne vont pas nous battre et nous injurier comme notre propre famille ? », mais nous les avions rassurés et chacun a pu être invité dans une famille.
Fête de Noël pour les enfants des rues à Kinshasa Le soir, lorsque les familles ont ramené les enfants, ceux-ci étaient très joyeux. Ils nous ont raconté comment leur journée s’est passée, heureux de dire combien ils se sont sentis à l’aise chez ceux qui les avaient invités. Enthousiastes, ils ne tarissaient plus et parlaient tous ensemble :

« J’ai été bien accueilli, c’est comme si toute la famille m’attendait ; ils ont commencé par me faire visiter toute la maison, même les chambres, j’ai bien mangé, j’ai mangé de la bonne viande, pour la première fois j’ai mangé du canard, j’ai bu une boisson sucrée, moi deux, et moi une boisson sucrée dans une grande bouteille en verre et pas en plastique, et moi j’en ai encore une avec moi ici, moi je me suis assis sur un fauteuil, ils m’ont donné la télécommande et j’ai pu choisir la chaine de TV que je voulais, on a bien joué avec les enfants de la maison, même avec les pétards, j’ai même appris à rouler à vélo, on m’a acheté des ballons, on m’a offert une nouvelle chemise, je n’ai jamais autant mangé dans ma vie, après le repas j’ai même pu dormir sur un lit, on m’a donné le lit d’un enfant de la maison et puis, ils m’ont même donné un peu d’argent, et on a pris des photos… et ils m’ont donné des conseils et m’ont invité à revenir pour la Bonne Année…, les enfants de cette famille parlent français, je voudrais rester là et aussi apprendre le français. »
Fête de Noël à Kinshasa, les enfants des rues dansent de joie Une famille nous a dit avoir été très touchée parce qu’ils avaient entendu l’enfant dire en prière, « merci Seigneur de m’avoir donné aujourd’hui un fauteuil pour m’asseoir ». L’histoire qui nous a le plus touchés est celle de Junior qui avait été accueilli dans la famille d’une de nos éducatrices ; à la fin de la journée, la maman l’a reconduit au Centre, mais quelle n’a pas été leur surprise le lendemain matin en se réveillant : l’enfant était là, il était revenu et avait dormi devant leur porte : l’affection qu’il avait reçue avait été si forte pour lui qu’il avait retrouvé tout seul, et de nuit, le chemin pour revenir à la famille mais sans oser la déranger au milieu de la nuit. Quel appel !

Il y a eu malheureusement une histoire plus triste, celle d’une fille handicapée d’abord bien accueillie par la maman. Mais ensuite, la maman est partie et personne dans la maison n’a plus fait attention à l’enfant. Elle est restée dans un coin, seule et triste, on lui a juste donné un peu de nourriture dans un sachet avant qu’elle ne rentre au Centre, sans être raccompagnée. Plus grave, avant son départ, la famille l’a accusée d’avoir volé un téléphone, sans preuves et sans rien trouver. Seule note d’espoir : informée de cette situation, la maman est par la suite venue demander pardon à la fille dans notre Centre.
Danse des enfants à la fête de Noël des enfants des rues de Kinshasa Le 31 décembre, la fête de Bonne Année a été célébrée avec tous les enfants et les éducateurs dans notre Centre d’Accueil des Filles. Chacun avait remis ses beaux vêtements neufs.

Il y a eu un bon repas de fête, avec le poulet, le pondu et le riz ; les filles avaient préparé aussi de délicieuses petites choses : beignets, arachides, popcorn… et tous ont pu avoir leur boisson sucrée. Et la musique est arrivée, les enfants ont dansé jusqu’au soir sur leurs airs préférés, chacun a pu montrer son talent et exprimer sa joie !
Repas de Noël pour les enfants des rues de Kinshasa Le premier janvier au matin, ils ont remis une nouvelle fois leur belle tenue pour aller souhaiter la Bonne Année à leur famille. Durant la semaine précédente, ils avaient préparé des cartes de vœux pour leur famille, pour souhaiter la Bonne Année, demander pardon et exprimer leur souhait de rentrer à la maison… Le jour de la Bonne Année est traditionnellement un jour d’unité familiale, nous avons encouragé tous les enfants à aller visiter leur famille et nous leur avons donné les frais de transport si la famille était un peu loin du centre.

Plusieurs enfants pourtant ont préféré repartir dans les familles qui les avaient bien reçus à Noël. Une maman nous a téléphoné pour nous informer que le garçon qu’elle avait reçu à Noël était arrivé chez elle ; elle ne l’avait pas invité, mais l’enfant s’était senti si bien chez elle qu’il était spontanément revenu et la famille l’a encore une fois très bien reçu.

Quant aux enfants partis souhaiter la bonne année à leur famille, nous avons recueilli quelques réactions : Didier nous a dit avoir été bien reçu par son père avec sa nouvelle femme ; il a été invité à partager le repas familial et à rester la nuit, mais le lendemain, le papa lui a donné un peu d’argent et lui a dit de repartir, mais qu’il pouvait revenir visiter la famille et que lui-même passerait au Centre.
Enfant des rues de Kinshasa, centre Ndako Ya Biso François a été bien accueilli par ses frères et sœurs, sa maman lui a dit qu’il y aurait toujours une place pour lui à la maison.

Jean-Paul a très bien fêté en famille et est parti en cachette parce que son papa voulait vraiment le garder à la maison. A présent, il est prêt à penser à son retour définitif en famille.

Djodjo a été chez sa tante qui lui a promis de parler à sa maman pour préparer son retour.

Eric a bien fêté en famille chez sa tante, il est resté dormir chez elle et est revenu le lendemain au Centre, pour demander à un éducateur de le réunifier officiellement et lui donner quelques vêtements, ce qui a été fait sur le champ !

Samuel a été chassé par son père qui n’a pas voulu le voir, mais il a rencontré en chemin un de ses cousins qu’il n’avait plus vu depuis trois ans et qui lui a donné le numéro de téléphone de son oncle qui pourrait l’aider. Nous avons directement appelé ce monsieur qui serait disposé à accueillir l’enfant, nous devons le rencontrer prochainement.

Plamedi nous a dit avoir été bien accueilli, son papa lui a dit qu’il viendrait nous voir au Centre.

Fortunat est apparemment resté à la maison, un membre de sa famille a téléphoné à un éducateur pour l’informer que l’enfant était resté ; il nous reste à vérifier la situation.

Isaac est resté dormir chez son grand-père qui l’a invité à revenir le dimanche suivant.

Dieudonné était fier d’avoir eu le courage d’aller chez lui, même si personne n’était là et qu’il a dû revenir fêter dans la rue.
Enfants des rues de Kinshasa, centre Ndako Ya Biso Moïse est allé embrasser sa maman qui l’a bien reçu et lui a demandé de rester, mais l’enfant a préféré repartir fêter avec ses amis dans la rue.

Gédéon a été heureux de fêter chez son oncle mais il a eu peur de rester à cause des accusations de la femme de cet oncle.

D’autres n’ont pas osé aller dans leur famille :

Kelly n’a pas eu le courage d’y aller tout seul et a préféré repartir dans la famille d’accueil de Noël.

Ephraïm voulait y aller mais il hésitait, il est parti en retard, on lui a volé ses vêtements neufs en cours de route et il a eu peur de continuer.

Cédric a eu peur de son grand-père et il est resté dans la rue avec des amis.

Filou a préféré rester boire le whisky avec ses amis de la rue.

Junior a eu peur de partir, son père avait refusé de le reconnaître comme son enfant, alors où aller ?

Dieu-Merci a dit qu’il ne pouvait pas aller dans sa famille à cause des accusations de sorcellerie, alors il est retourné dans la famille d’accueil de Noël.

Guélord avait été tellement heureux de l’accueil de Maman Mimi et de sa famille à Noël qu’il a décidé de retourner chez elle plutôt que dans sa propre famille ; les enfants de Maman Mimi étaient partis chez un autre membre de la famille et il s’est senti ce jour-là comme l‘enfant de gâté de la famille.

Christian sait qu’il n’y a personne pour le recevoir à la maison et il est resté au rond-point.

Voilà toutes ces interpellations des enfants, ceux qui ont pu croire à l’amour et ceux qui n’y ont pas encore cru, certains chemins ont été ouverts, nous pourrons aller plus loin…

En vous remerciant sincèrement de votre aide, nous nous joignons à nos enfants pour vous souhaiter une très Bonne Année 2017.

Si vous voulez nous aider, vous pouvez parrainer les enfants de Ndako Ya Biso à Kinshasa.