Kinshasa : Réunion avec les pasteurs des églises de Makala

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Ndako Ya Biso, repas des enfants des rues de Kinshasa Pour faciliter la prise en charge des enfants accusés de sorcellerie et améliorer l'aide qui leur est apportée, dans le cadre des activités du trimestre, nous avons organisé une réunion dont le thème portait sur ce que les responsables des églises locales peuvent faire pour éviter que les enfants quittent leur maison familiale. Divers problèmes ont été identifiés lors des discussions, des ébauches de réponses et des propositions positives et encourageantes en sont ressorties. Un bref résumé des échanges :
Problèmes conduisant les enfants dans la rue
  1. La séparation des parents : Les conditions de vie très difficiles augmentent les conflits et les violences qui conduisent à la séparation des parents découragés. Les enfants sont victimes de cette séparation. Souvent la nouvelle femme du papa n’accepte pas les enfants de la femme précédente, les persécute et découvre qu’ils sont sorciers, mais c’est en réalité une manière de se débarrasser d’eux.
  2. La misère familiale : Dans plusieurs familles, il n’y a plus rien à manger et les enfants ne peuvent même plus aller à l’école à cause des frais scolaires. Cette situation est liée à la maladie d’un parent, ou au fait que les parents n’ont pas réussi à trouver les moyens de se débrouiller dans la vie. Parfois l’enfant réside chez un grand parent ou un oncle trop âgé et fatigué, qui n’a plus l’énergie nécessaire pour travailler et personne pour le prendre en charge.
  3. La mauvaise éducation : Les parents vivant dans des conditions très difficiles sont très souvent absents, loin de la maison pour chercher quelque chose pour leur famille. Aussi, ils suivent peu l’éducation de leurs enfants, et quand ils sont à la maison, après toutes les violences subies par eux-mêmes, ils se défoulent sur leurs enfants. Les enfants, ne ressentant ni affection ni autorité, ne trouvent plus leur place dans leur famille et cherchent à se débrouiller en faisant n’importe quoi parfois en volant leurs parents. Les enfants ressentant une absence d’affection développent des réactions de violence et font leurs besoins au lit, par exemple. Ils sont alors vus comme anormaux et accusés de sorcellerie.
  4. Le décès d’un parent : Les orphelins sont confiés à un membre de la famille qui a déjà sa propre charge de famille et n’a pas les moyens suffisants. Des membres de la famille dénoncent alors l’orphelin comme un sorcier qui a mangé son parent et on le met dehors ou on le confie à une Eglise pour l’exorciser.
Actions des églises pour répondre à ces problèmes
  1. Pour la séparation des parents
    • Mettre l’accent sur le mariage religieux des parents en vue d’une meilleure stabilité du couple ;
    • Former les parents aux principes de la gestion des conflits, identifier et assister les couples en conflit avant qu’il ne soit trop tard ;
    • Accueillir et encourager les couples reconstitués et les aider à bien accueillir les enfants venant d’un autre partenaire. Même si un enfant se reconnait comme sorcier, il faut comprendre que pour lui, il s’agit d’une recherche de reconnaissance ou d’une peur de sanctions.
  2. Pour la misère familiale
    • Mettre l’accent sur l’entraide ;
    • Visiter les familles pour connaître leurs problèmes ;
    • Demander aux délégués de la paroisse de connaître et de suivre la situation des familles en difficulté ;
    • Veiller à ce que chaque enfant trouve une place dans une école primaire au moins.
  3. Pour la mauvaise éducation
    • Mettre l’accent sur l’enfant qui est l’avenir de sa famille, mais aussi sur la responsabilité des parents et non celle de la télévision ou des camarades ;
    • Le premier besoin de l’enfant est d’être accueilli, reconnu et aimé et de découvrir non seulement un amour mais aussi une autorité qui pose des principes et des limites. Aussi les Eglises peuvent souligner la grâce et la difficulté d’être parent.
  4. Pour le décès d’un parent
    • Insister sur le fait que personne n’est coupable de ce décès, et de toute façon, rechercher un coupable n’est pas source de paix mais source de division ;
    • Un enfant n’a aucun intérêt à souhaiter la mort d’un proche et encore moins d’un protecteur ou d’un parent, il a au contraire besoin d’eux tant matériellement qu’affectivement ;
    • Les églises peuvent prier pour l’enfant et pour sa protection.

L'équipe des animateurs
Décembre 2011

Si vous voulez nous aider, vous pouvez parrainer les enfants des rues de Kinshasa.