Madagascar : Le cyclone Indlalah ravage Ambodirafia

Ambodirafia ravagée par le passage du cyclone Indlalah

Depuis mon dernier message, je n’ai malheureusement pas pu me rendre à Antalaha pour vous transmettre des nouvelles d’Ambodirafia.

Le passage du cyclone Indlalah a complètement déstabilisé l’économie de la région. La circulation est rendue très difficile par la destruction des ponts et des routes principales. L’absence de ponts entre Ambodirafia et Antalaha oblige le voyageur à emprunter une pirogue à chaque fois qu’il rencontre un cours d’eau. La durée du voyage s’en rallonge d’autant et c’est maintenant devenu une aventure que de se rendre à Antalaha !

Ambodirafia ravagée par le passage du cyclone Indlalah

Les cultures ont été entièrement détruites et la crainte de manque de nourriture se confirme de jour en jour. Si notre communauté n’a pas eu à déplorer de victimes, en partie grâce à la dalle en béton de l’école, elle souffre des retombées économiques du cyclone.

L’école n’est restée fermée que 4 jours, et les cours ont pu rapidement reprendre normalement. Mais la situation alimentaire est préoccupante. On manque de tout ici et le ravitaillement est rendu problématique par les difficultés de circulation.

Un enfant de l'école d'Ambodirafia

Si la situation à l’école est normale, j’ai eu quand même à prendre une décision bien triste. La précarité alimentaire de notre région me contraint à annuler le projet de voyage d'étude de fin d’année. En contrepartie, je mets en place une logistique pour acheminer, par bateau, riz, haricots, moustiquaires, cahiers, stylos, savons, dentifrices et brosses à dents pour chacun des écoliers, en utilisant l’argent initialement prévu pour le voyage. Ce sera leur cadeau pour les vacances qui approchent et qui risquent d’être longues pour tous ces enfants.


Le projet d'électrification de l'école est, lui aussi, provisoirement annulé en raison de la précarité actuelle. La population dans la région manque de tout et je crains la convoitise engendrée par la présence d'un matériel coûteux : batterie, plaques solaires… Le gardien de l'école a 8 enfants et je ne voudrais pas qu'il lui arrive malheur en cas de cambriolage.

Voilà de brèves nouvelles d’Ambodirafia ; je profiterai des vacances pour vous envoyer un courrier plus détaillé de cette fin d’année scolaire. Encore mille mercis à vous tous qui nous soutenez.

Pour soutenir notre action, vous pouvez vous aussi parrainer l'école d'Ambodirafia.