Choléra et élections contestées, période trouble en Haïti
Par DP2420-GANDI le dimanche 19 décembre 2010, 21:21 - Séisme et ouragans en Haïti - Lien permanent
Courriel de Denis Puthiot depuis Port au Prince

Préval et le Représentant de l’ONU sont accusés d’avoir menti et caché la vraie origine du choléra en Haïti, en parlant du contingent népalais de l’ONU, qui venait d’arriver en Haïti en octobre dernier. Certains réclament qu’ils soient jugés par les tribunaux internationaux pour crime contre l’Humanité et que l’ONU dédommage les nombreuses familles victimes. Aujourd’hui, près de 2500 victimes officielles, plus de 100.000 hospitalisés depuis le début, mais en réalités beaucoup plus de victimes qui n’ont pas les moyens de venir se faire traiter dans les quelques CTC du pays. «Dernier exemple, à La Gonâve, où la circulation est difficile, on demande jusqu’à 5000 gourdes et plus (100 € et plus), pour emmener des malades du choléra. De nombreuses personnes sont également des porteurs sains mais disséminent la maladie partout dans le pays et souvent dans des régions reculées où les gens ne sont même pas avertis du problème. Dans les pays voisins, notamment la République Dominicaine et autres îles voisines, les haïtiens sont pris à parti, emprisonnés, expulsés et ne sont plus libres de circuler. De nombreux assassinats d’haïtiens ont déjà lieu. La situation dégénère de l’autre côté de la frontière, aux dernières nouvelles …
En ce qui concerne les
élections, la situation est encore très critique. Normalement le CEP devrait
donner les résultats ce lundi 20, après la période de contestations. Cependant,
après plusieurs tentatives de monter des commissions de recomptage de
bulletins, rien n’a pu se faire car tous les candidats protestent de
l’illégalité de cela et sont contre. Il y a finalement eu très peu de
contestations car la grande majorité des candidats contestent le CEP, ne lui
font absolument pas confiance et préfère dénoncer les magouilles et contester
les résultats à travers les radios. On entend tout, annulation des élections,
démission ou arrestation de Préval et surtout de tous les conseillers
électoraux, retraits de leurs visas, gel de leurs avoirs, arrêt de l’aide
américaine, formation d’un gouvernement provisoire et d’un autre CEP pour
organiser des élections libres et honnêtes, 2ème tour à trois ou
plus de candidats au lieu des 2 premiers, toutes les formules y passent. Jude
Célestin lui-même, le candidat de l’Unité, parti du gouvernement, « passé » au
2ème tour par le CEP, conteste lui aussi les résultats et réclame 52
% des voix ce qu’il dit avoir obtenu au 1er tour …
En comparant les résultats obtenus dans plusieurs bureaux de vote, en exemple, tous les candidats ont le même nombre de voix sur les décomptes relevés dans les bureaux de vote et ceux présentés officiellement par le CEP, sauf, comme par hasard, celui de l’Unité à qui l’on donne 100 voix de plus (un 1 a été rajouté sur son nom, par exemple 108 voix au lieu de 08 voix enregistrées.)
Les difficultés rencontrées en Haïti sont multiples. Il y a toujours des blocages qui empêchent de réaliser les projets que l’on a à réaliser. C’est très difficile de concrétiser quelque chose rapidement, des fois des choses très simples.
Il faut vraiment beaucoup de patience et de persévérance pour aboutir à ce que l’on veut. Et on ne peut vraiment pas faire ce que l’on veut.
Par exemple, hier après-midi, j’allais faire le plein d’essence de la voiture et du bidon pour la génératrice, stupeur, il n’y a plus d’essence dans les stations. Depuis le matin, les dernières files recevaient, j’ai entendu dire, de l’essence rationnée. On peut toujours trouver cependant du diesel. Voilà, maintenant je suis bloqué, comme beaucoup d’autres. Tout le monde a été surpris par cette pénurie d’essence survenue tout d’un coup. Maintenant, tout est bloqué jusqu’à mardi, mercredi ou la fin de semaine, d’après les on-dit.
Un autre exemple : ce matin, j’ai voulu retirer de l'argent pour acheter des matériaux et organiser les salaires pour le chantier de l’école. Arrivé à la banque, j'apprends qu’un maximum de 15.000 gourdes (300 €) peut être donné à chaque personne… Ce matin encore, pour livrer des matériaux à l’école : impossible. Raisons : manifestations violentes, peut être même des morts.
C’est vrai que tout le monde est habitué mais c’est toujours assez fatigant. Je pourrais parler encore des problèmes réguliers avec l’électricité, fournie très irrégulièrement, sans contrôle et souvent d’intensité très faible, le téléphone et Internet qui fonctionnent quand ils veulent, les problèmes d’embouteillage qui multiplient par 5 ou 6 fois le temps que l’on mettrait normalement, les blocages et lenteur de l’administration qui vous font courir de bureau en bureau….
Mais bon, on est habitué et on est bien obligé de faire avec.
A bientôt pour d'autres nouvelles.
Denis
En comparant les résultats obtenus dans plusieurs bureaux de vote, en exemple, tous les candidats ont le même nombre de voix sur les décomptes relevés dans les bureaux de vote et ceux présentés officiellement par le CEP, sauf, comme par hasard, celui de l’Unité à qui l’on donne 100 voix de plus (un 1 a été rajouté sur son nom, par exemple 108 voix au lieu de 08 voix enregistrées.)
Les difficultés rencontrées en Haïti sont multiples. Il y a toujours des blocages qui empêchent de réaliser les projets que l’on a à réaliser. C’est très difficile de concrétiser quelque chose rapidement, des fois des choses très simples.
Il faut vraiment beaucoup de patience et de persévérance pour aboutir à ce que l’on veut. Et on ne peut vraiment pas faire ce que l’on veut.
Par exemple, hier après-midi, j’allais faire le plein d’essence de la voiture et du bidon pour la génératrice, stupeur, il n’y a plus d’essence dans les stations. Depuis le matin, les dernières files recevaient, j’ai entendu dire, de l’essence rationnée. On peut toujours trouver cependant du diesel. Voilà, maintenant je suis bloqué, comme beaucoup d’autres. Tout le monde a été surpris par cette pénurie d’essence survenue tout d’un coup. Maintenant, tout est bloqué jusqu’à mardi, mercredi ou la fin de semaine, d’après les on-dit.
Un autre exemple : ce matin, j’ai voulu retirer de l'argent pour acheter des matériaux et organiser les salaires pour le chantier de l’école. Arrivé à la banque, j'apprends qu’un maximum de 15.000 gourdes (300 €) peut être donné à chaque personne… Ce matin encore, pour livrer des matériaux à l’école : impossible. Raisons : manifestations violentes, peut être même des morts.
C’est vrai que tout le monde est habitué mais c’est toujours assez fatigant. Je pourrais parler encore des problèmes réguliers avec l’électricité, fournie très irrégulièrement, sans contrôle et souvent d’intensité très faible, le téléphone et Internet qui fonctionnent quand ils veulent, les problèmes d’embouteillage qui multiplient par 5 ou 6 fois le temps que l’on mettrait normalement, les blocages et lenteur de l’administration qui vous font courir de bureau en bureau….
Mais bon, on est habitué et on est bien obligé de faire avec.
A bientôt pour d'autres nouvelles.
Denis