Burkina Faso : Pluviométrie catastrophique en 2004 à Guiè

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Pluvométrie très insuffisante en 2004 au Sahel, cultures grillées à Guiè, Burkina Faso La pluviométrie enregistrée en 2004 a été une fois de plus catastrophique pour le Sahel, elle engendre une famine dont les médias commencent à parler.

Nous avons reçu 496 mm d'eau en 2004, répartis sur une période de 22 semaines. Cela donne une moyenne de 22,5 mm par semaine sur l'ensemble de cette période pluvieuse (du 15 mai au 6 octobre). Mais seules 16 semaines ont été réellement pluvieuses et 6 n'ont connu aucune pluie.
Quelques données :
  • La pluviométrie du mois de mai est tombée en une seule pluie de 38,2 mm. L'ensemble de la pluviométrie est tombé en 27 pluies, soit une moyenne de 18,4 mm par pluie. La pluie la plus faible a été de 3,30 mm et la plus forte de 77 mm (le 24 août, soit 43% de la pluviométrie de ce mois). Une pluie dure en moyenne une heure.
  • La saison pluvieuse a commencé très difficilement ; mai et juin n'ont pas donné des pluies suffisantes pour le démarrage des cultures, obligeant les agriculteurs à ressemer leurs champs à plusieurs reprises (les graines germent puis meurent par dessèchement).
  • C'est à partir du 28 juin 2004 que les pluies ont commencé à tomber plus régulièrement.
  • En juillet, août et septembre, les précipitations furent en deçà des moyennes acceptables. Or, ce sont les mois de montaison et de maturation des céréales.
  • La saison pluvieuse 2004 s'est mal terminée car les pluies ont cessé d'être régulières à partir du 17 septembre. Il en résulte une campagne agricole catastrophique dans notre zone. Les semis ont échoué plusieurs fois et les grains ne sont pas arrivés à maturation (échaudage) à cause de l'arrêt précoce des précipitations.

Les récoltes 2004 furent catastrophiques pour la plupart des familles d'agriculteurs et la famine a commencé à se faire sentir dès le mois de mars 2005. Cette famine se poursuivra jusqu'à la soudure en septembre 2005, si toutefois les cultures de maïs réussissent, ou en octobre/novembre 2005, s'il faut attendre les récoltes de sorgho et de mil.

Pour venir en aide aux populations dans la souffrance, l'AZN met en oeuvre son dispositif de banque alimentaire qui consiste à revendre à prix social des céréales achetées dans les régions excédentaires du sud du Burkina. Le coût de l'opération est pris en charge par la solidarité de nos partenaires.

Aussi, pour que ce genre de situation n'arrive plus dans les décennies à venir, nous nous consacrons à mettre en place une agriculture nouvelle, en agissant sur l'environnement rural et en développant une technique de sécurisation des cultures, le Zaï.

Henri GIRARD
Directeur de la Ferme Pilote de Guiè
Janvier 2005

Vous pouvez nous aider et participer à notre lutte contre la désertification au Sahel.